yogavahi

La science des remèdes

« Il n’y a pas une lettre de l’alphabet qui ne soit pas un mantra, il n’y a pas une seule racine qui ne soit pas médicinale et il n’y a pas une seule personne qui ne soit pas unique. Cependant, celui qui sait comment coordonner ces trois entités est rare » (Āyurveda Saukhyam.Todarānanda)
L’Ayurvéda nous encourage à aborder le vivant en fonction de la personne que nous sommes plutôt qu’en considérant simplement les vertus d’une substance.
Afin qu’un ingrédient agisse comme un remède pour nous, différentes conditions doivent être réunies.

अग्नि – Agni – Feu digestif

 

Sans Agni, même la plus noble des substances peut devenir un poison pour le corps.
Effectivement, le rôle de notre feu digestif est de permettre aux substances ingérées de pénétrer la barrière de votre intestin pour nourrir, nettoyer et renforcer votre organisme.
Ainsi, avant de consommer un remède, il est primordial d’agir sur l’état de votre feu digestif. Cette notion permet de comprendre pourquoi l’Ayurvéda place le traitement d’Agni et d’Ama en premier.

योगवाहि – Yogavāhi – Véhicule

 

Lorsque l’on utilise un remède, il convient de cibler son action en fonction d’un individu et de ses problématiques. Ceci est possible grâce à l’utilisation d’un Yogavāhi.
« Yogavāhi » peut être compris dans ce contexte comme « véhicule » et correspond aux substances que l’on ajoute à un remède pour cibler sa diffusion dans notre corps et potentialiser ses effets.
Yogavāhi est un attribut de Vāta parce qu’il créé le mouvement.
Le ghee est un Yogavāhi que l’on peut ajouter à une plante médicinale pour permettre une meilleure assimilation de celle-ci dans les dhātu(s) et protéger le système digestif.
Par exemple, il est possible d’ajouter du ghee à du Trikatu afin de limiter l’effet irritant que celui-ci peut avoir sur les muqueuses de l’intestin. Le ghee permet de protéger l’estomac et de diffuser la chaleur du Trikatu dans la sphère basse du système digestif ainsi que dans la périphérie du corps.

प्रभाव – Prabhāva – Action spécifique

Dans la science du Dravya Guṇa, il est d’usage de lire l’action d’une plante à travers Rasa (sa saveur), Guṇa (ses qualités), Virya (son énergie) ainsi que Vipāka (son résultat après métabolisation).
Ces indications nous permettent de déduire un certain nombre d’actions. Or, certaines plantes contiennent une « qualité exceptionnelle » qui leur confèrent des vertus qui s’opposent parfois à leurs qualités. Cette qualité exceptionnelle est appelée Prabhava.
C’est le cas du citron par exemple qui est de Rasa acide et de Virya chaude mais qui contient tout de même un effet rafraichissant qui hydrate Rasa Dhātu en stimulant sa production.
Evidemment, l’action d’un remède pareil dépend aussi de son utilisation, de son véhicule et de la saison dans laquelle on va le consommer. Un jus de citron vert dans de l’eau tiède consommé avant un repas n’aura pas le même effet qu’un jus de citron pur pris en haute dose en plein hiver.
Ici, l’Ayurvéda nous rappelle que chaque substance est vivante et que le Dravya Guṇa n’est pas une science sèche. C’est par l’expérience profonde de chaque substance et la connaissance de soi que nous pouvons tendre vers une utilisation correcte du vivant pour notre santé.

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