Une femme faisant tourner un moulin à prière

Le Prana : force de guérison

« La ou va la conscience, va le Prāṇa. »

Le Prāṇa est l’énergie vitale qui anime le corps et le nourrit dans sa globalité. Cette énergie vitale est disponible dans notre environnement et circule dans notre corps à travers nos canaux physiques (srotas) et subtils (nāḍī).

Si ces canaux sont obstrués et/ou que le Prāṇa est dévié, notre structure entière va s’affaiblir.

L’Ayurvéda et le yoga permettent la santé car l’ensemble des mesures de ces sciences consiste à permettre une circulation correcte du Prāṇa dans le corps.

आचरण रसना – Ācaraṇa Rasāyana – Code de comportement

Lorsque nous contractons des espaces de repos et de silence, nous permettons au Prāṇa de se destiner à la régénération de notre corps.

L’Ayurvéda nous encourage à développer des espaces de silence et de repos dans lesquels nous inhibons nos désirs et nos actions (Rajas). En taisant la dynamique Rajasique de l’esprit nous permettons alors à notre nature intérieure d’utiliser les ressources de la nature extérieure.

Ainsi, nous laissons l’espace au Prāṇa de circuler la ou notre corps a besoin d’être nourri par sa force vitale.

Sans ce silence et cette non-action votre Prāṇa est soumis aux jeux de vos désirs et de votre volonté et n’est pas utilisé au service de votre santé.

पाक – Pāka – Digestion

Lorsque vous mettez votre système digestif au repos, le Prāṇa normalement utilisé pour soutenir Agni et l’ensemble des acteurs de la digestion grossière (comme Kledaka Kapha, Samana Vayu et Pacaka Pitta sur la phase stomacale et duodénal) est utilisé au service du nettoyage de notre corps.

Le repos de notre système digestif peut passer par plusieurs outils comme le jeûne ou bien la mise en place d’une nourriture digeste et dite « pathya » c’est-à-dire qui ne stimule pas les doshas et qui ne challenge pas excessivement notre feu digestif. Le kitcheri est un exemple de nourriture Pathya.

Il est également important de noter que les aliments solides, lorsqu’ils sont mal digérés, favorisent le développement d’obstruction dans les canaux du corps et prive donc le Prāṇa de circuler correctement.

La nourriture semi-liquide, onctueuse et chaude est la plus digeste.

निद्रा – Nidra – Sommeil

Le sommeil est évidemment un pilier pour votre récupération. Ceci car il ouvre un espace de nettoyage durant lequel les srotas du corps vont s’ouvrir pour favoriser l’excrétion des Malas de l’organisme. Cette ouverture et ce drainage et notamment permis par la position allongée.

Au réveil, il est conseillé d’adopter des mesures purifiantes pour éliminer ces Malas ayant été excrétés et qui se retrouvent souvent dans le tube digestif. C’est pour cette raison qu’il est conseillé de boire de l’eau chaude le matin : stimuler Apana Vayu pour éliminer les déchets résiduels qui stagnent.

Au-delà de la quantité de sommeil, c’est la qualité de celui-ci qui compte. Le corps peut se reposer uniquement lorsque nous atteignons l’état de sommeil dit “profond”. Celui-ci ne peut être atteint qu’en présence de Tamas Guna.

Durant cet état, l’absence d’attention et de connexion du mental aux environnements intérieurs et extérieurs permet à Prāṇa de circuler librement dans le corps sans être soumis à la dynamique des sens, des objets ou des sensations. Le sommeil est en quelque sorte une rétractation de Prana dans son soutien à Manas, le mental.

Des plantes comme le pavot ou la camomille ou notre infusion Nidra permettent d’agir sur la profondeur du sommeil sans augmenter la durée.

शान्ति – Śānti – La paix

Si le sommeil permet cette récupération c’est notamment parce que l’absence de dualité de cet état permet au Prāṇa de devenir une source de guérison et une ressource.

En revanche, il est souvent mentionné dans les textes du Yoga qu’une personne ayant atteint l’état de Samadhi (libération) n’a plus besoin de dormir. On peut donc s’interroger pourquoi ?

Ceci, car lorsque nous ne sommes plus dans la dualité des objets, des sens et des sensations le Prāṇa est à notre service.

En dehors de cet état, l’ensemble des urgences dans lesquelles nous évoluons entraînent un développement de Rajas Guna.

Lorsque Rajas est présent, même lorsque nous nous reposons notre esprit n’arrive pas à décrocher et nous restons dans une dynamique de planification et d’action qui ne permet pas le repos.

C’est la capacité à mettre la priorité sur notre santé et notre équilibre qui vous permet de sortir de cette sommité d’urgence dans lesquels la vitalité est consommée.

Sans devenir un moine qui ne dort plus, il est possible de s’inspirer de ce principe en réduisant l’attachement aux sensations physiques, à la dualité et aux désirs. 

Les pratiques comme la méditation, l’observation des sensations et le développement de l’équanimité permettent de créer ces espaces de régénération. Moins vous réagissez, plus vous permettez au Prāṇa de vous porter.

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