un plat indien à base de tomates entouré de roti avec le titre sanskrit Ahara

Se nourrir selon l’art de vivre de l’Āyurveda

Contrairement à ce que l’on pense, se nourrir selon l’art de vivre qu’est l”Āyurveda ne consiste pas forcément à manger de la nourriture indienne. L’Āyurveda nous donne différents paramètres à prendre en considération si l’on veut que notre alimentation soutienne notre santé.

 

प्रकृति – Prakriti – Nature de la substance

 

Lorsqu’on consomme un aliment, on observe d’abord ses qualités et ensuite ses vertus. Les caractéristiques d’un aliment sont en fait le résultat de la répartition des éléments en lui, la prakriti.

Le fromage est un exemple assez précis

Souvent considéré comme faisant partie de la famille des produits laitiers, on met les différents fromages dans une même catégorie sans étudier leurs qualités respectives. On considère généralement uniquement leurs fortes teneurs en calcium et en protéine.

En Āyurveda, pour savoir si le fromage est bénéfique ou non, on regardera d’abord ses qualités. Celles-ci peuvent différer d’un fromage à un autre : le fromage de chèvre est sec et froid et aggrave Vāta. A l’inverse l’onctuosité du fromage de vache augmentera Kapha.

Ainsi, il est essentiel de se nourrir en prenant en compte les qualités d’un aliment et pas uniquement ses supposées vertus.

 

करण – Karana – Méthode de préparation

 

Les qualités initiales d’un aliment peuvent être modifiées par sa méthode de préparation. C’est notamment le cas de la cuisson qui permet à un aliment de devenir plus chaud et onctueux. Ces deux qualités favorisent la digestion.

Un aliment cru indigeste peut donc devenir bénéfique grâce à certaines techniques de préparation, comme le lavage et le trempage.

 

संयोग – Samyoga – Combinaisons

 

En Āyurveda, on déconseille certaines combinaisons comme l’amidon et les protéines animales. Si ces deux substances sont consommées au même moment, l’une d’entre elles ne pourra pas être digérée correctement. En présence de protéines, l’estomac sécrète de l’acide chlorhydrique pour convertir la pepsinogène en pepsine, une enzyme qui digère les protéines dans l’estomac.

L’amidon, lui, est digéré par l’amylase présent dans notre salive. Or, en présence d’acide dans l’estomac, l’amylase perd son principe actif et la digestion des amidons s’arrête jusqu’à que le pylore s’ouvre pour libérer le chyme dans le duodénum. L’amidon, le glucose ou le maltose risquent alors de fermenter et de ralentir la digestion. C’est notamment pour cette raison que l’on déconseille de consommer un fruit après un repas riche en protéines animales.

 

दशा – Dasha – Habitat

 

L’environnement dans lequel un aliment a poussé détermine la force de ses qualités. Une plante qui pousse de manière sauvage en montagne sera beaucoup plus puissante qu’une plante cultivée de manière industrielle. De plus, l’Āyurveda conseille de consommer des aliments qui sont cultivés à proximité de notre lieu de vie.

Ainsi, contrairement à beaucoup d’idées reçues, manger “ayurvédique” ne consiste pas à manger uniquement de la nourriture indienne. Les aliments locaux et de saison sont beaucoup plus adaptés à nos besoins car ils partagent notre climat et nos contraintes climatiques. En d’autres termes, leurs qualités sont adaptées à nos besoins pour rétablir les Vikruti saisonnière.


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